Les émotions sont au cœur de toute démarche psychologique. Elles ne sont jamais “bonnes” ou “mauvaises”, et pourtant on les juge tous les jours dans notre langage “je vais bien/je ne vais pas bien”. L’émotion, c’est la nature à l’état pur. Et pourtant, comme la nature, elle a trop longtemps été sous-estimée…
Ce qu’elles sont
Certaines émotions sont universelles. Elles peuvent être reconnues et interprétées par quiconque sur cette planète, et analysées très tôt par les nourrissons. On parle dans ce cas-là de:
- la peur
- le dégoût
- la colère
- la tristesse
- la joie
- la surprise
Ces émotions auraient une raison d’être dite “évolutive”, elles seraient indispensables à notre évolution et à la survie de notre espèce.
D’autres émotions sont culturelles, il arrive même que certaines existent uniquement dans telle ou telle culture.
Quelle que soit sa nature de votre émotion, elle est souvent porteuse de message et vous indique: vos valeurs, vos priorités, et vos besoins fondamentaux. Mais alors pourquoi les taisons-nous?
Ce qu’elles ne sont pas
En thérapie comportementale et cognitive, on distingue les émotions des comportements ou des cognitions (pensées).
Par exemple, se sentir amoureux est complètement différent de penser que votre amour durera toujours. Et pourtant, dans notre langage commun, on a souvent l’habitude de les confondre (“je sens que cela va durer”).
Il est très important de distinguer une émotion d’une pensée ou d’une croyance – surtout si celle-ci apparaît sous l’influence d’une émotion. Vous pouvez questionner la croyance derrière une émotion mais il est inutile de questionner votre ressenti; sur lequel vous avez très peu de contrôle!
Tout comme vous ne pouvez sentir un fait, vous ne pouvez pas réfléchir un ressenti. Il y a un monde de différence entre ce que vous ressentez, qui est réel, et ce que vous pensez sous l’influence d’une émotion qui peut souvent être discutable.
Ce qu’elles peuvent être
Quand votre balance émotion-raison semble perturbée, ou que votre émotion semble “excessive”; il devient alors important de consulter un professionnel de santé.
L’émotion peut aussi devenir problématique quand on essaie de la contrôler, ou de sélectionner nos ressentis. Cela est par exemple le cas dans les attaques de panique, où plus on essaie d’éviter sa peur plus on a tendance à la ressentir. On peut aussi observer ce phénomène dans les addictions où la consommation par automédication est la stratégie de choix pour éviter de ressentir certaines choses.
Ce qu’elles devraient être
Êtes-vous en capacité de reconnaître vos émotions, de les nommer, et de les ressentir, sans jugement?
L’émotion est une des plus pures expressions de votre être; elle vous aide à évaluer et interpréter votre expérience tout en vous donnant une idée fondamentale de vos besoins – même s’ils évoluent en permanence.
Vous pourriez être heureux un jour, en colère le jour suivant, et puis triste le jour d’après: toutes ces émotions sont réelles, et elles chacune vous dévoile un aspect de votre expérience intérieure. Par ailleurs, la reconnaissance d’une émotion et son acceptation inconditionnelle contribuent souvent à la faire évoluer.
Pratiquez donc l’hygiène émotionnelle au quotidien. Si vous vous sentez triste, vivez le sans jugement. Et quand votre cœur s’y portera, vous pourrez alors le transformer en une beauté, intérieure et extérieure. L’art, le sport, la danse, les interactions sociales… toutes les idées sont bonnes: vous pouvez aussi pleurer si ça vous fait du bien.
Et si vous vous sentez impuissants, abattus ou dépassés, et que cela dure, alors n’hésitez pas à demander de l’aide, ne laissant aucun regret sur votre chemin…