Et si nous parlions…d’addiction (première partie)

Comme nous l’avons mentionné dans un article précédent, Décembre peut être un mois difficile pour beaucoup. C’est un mois de festivités, et la société a depuis longtemps associé la fête à l’alcool. Si vous essayez de réduire votre consommation d’alcool, ou d’arrêter tout autre dépendance, cet article est pour vous.

Comme nous l’avons mentionné dans un article précédent, Décembre peut être un mois difficile pour beaucoup.
C’est un mois de festivités, et la société a depuis longtemps associé la fête à l’alcool.
Si vous essayez de réduire votre consommation d’alcool, ou d’arrêter tout autre dépendance, cet article est pour vous.

Termes Clés : du Plaisir à la Souffrance

En parlant de termes clés en matière d’addiction je commencerai par le plaisir.
Ignorer la notion de plaisir dans l’addiction serait ignorer une notion clé de ce concept : l’addiction commence par le plaisir, et la recherche de sensations.
Le second mot serait le besoin. C’est quand le plaisir devient un besoin profond et fondamental.
Le troisième mot serait coping ou alors l’illusion de gestion et de contrôle.
Et je terminerai par la souffrance . Dans l’addiction, vous passez continuellement du plaisir à la douleur. C’est un peu le serpent qui se mord la queue : on ne peut avoir l’un sans l’autre et on perd rapidement contrôle de ces dimensions. Le cercle vicieux interminable de la souffrance et la douleur, du besoin crucial, de la gestion des deux et de la recherche du plaisir.
L’addiction est une réelle souffrance, non seulement pour sa victime, mais aussi pour l’entourage qui en est témoin.

Le Spectre de l’Addiction

Que serait l’objet de votre dépendance ? J’ai longtemps recherché et travaillé sur les addictions comportementales : c’est un concept que je trouve fascinant ! En effet, bien que les addictions aient souvent été réduites à l’alcool et aux substances addictives (la nicotine, les drogues et certains médicaments), on inclut aujourd’hui le spectre comportemental des jeux du hasard, de l’argent, des jeux vidéo, du sexe, etc.
Il y a donc plusieurs types d’addiction, mais elles se réduisent toutes aux mêmes processus. On peut aussi souffrir de poly-addictions ( plusieurs objets à la fois : comportement/ substance, alcool/médicaments) qui se forment de manière similaire et entraînent les mêmes complications.

Processus Addictifs

Nous l’avons bien dit, l’addiction commence par un plaisir. Ce verre, cette raille, ce sentiment paralysant… c’est envoûtant.
Une détente, un remède immédiat contre la tension et le stress, l’ouverture d’une nouvelle dimension, donnant lieu à de nouvelles possibilités, des concepts plus légers, du fun, du lâcher prise… un simple sentiment de bien-être instantané…
C’est bien là que tout commence.

Ce premier sentiment d’euphorie, ce gain, l’effervescence et la transcendance : vous en re-voulez. Peut-être pas souvent, pas forcément dans l’immédiat, mais vous ne le refuseriez pas si l’occasion se présentait.
Et puis un jour vous vous mettez à provoquer ces occasions : peut-être par ennui, peut-être par souffrance, peut-être par enjeux sociaux… les excuses semblent se multiplier, tout comme la difficulté de retrouver cette euphorie de départ. On parle alors de tolérance, une notion clé de la dépendance: notre corps s’habitue à ce nouveau comportement/ce ressenti, et on ne le retrouve plus aussi facilement – il nous en faut plus, et plus souvent.

Et puis la vie suit son court, avec ses périodes de stress. Vous pouvez alors essayer l’automédication : fumer pour se relaxer, jouer pour se divertir, injecter pour se détendre ou boire pour oublier… l’équation est toute simple : pourquoi se sentir mal, quand on pourrait se sentir bien? Personne n’a envie de traverser certaines souffrances –parfois, on ne sait même plus comment s’en sortir. Alors quand on perçoit dans un désert une oasis de répit, on accepte…

Sauf qu’un jour, le répit devient un besoin, et on perd le contrôle. Tout est vivant en sa présence, tout se ternit en son absence.
Votre vie sociale est affectée, vous ne vous sortez plus qu’avec ceux qui peuvent comprendre votre trip. Et votre vie se modifie. Vous oubliez de plus en plus, vous avez du mal à vous concentrer, vous souffrez de symptômes de manque en l’absence de votre objet de dépendance : vous tremblez, vous êtes irritables, nerveux, vous ressentez des douleurs diffuses et diverses (maux de tête pour l’alcool, douleurs articulaires pour l’héroïne… tout dépend de votre addiction). Et puis vous vous sentez mal, au plus bas, déprimés… et puis un jour vous vous perdez.

On vous l’a peut être déjà fait remarquer, mais vous avez refuse de le voir. Cette illusion de contrôle trop importante ne devait pas lâcher, personne ne veut perdre le contrôle, personne ne veut d’une addiction !
Vous vous êtes aussi peut-être rendus compte par moments, peut-être même que vous avez essayé d’arrêter, en vain…

Si vous vous reconnaissez dans cette description, je vous joins la liste de symptômes suivants à titre d’information.

Symptômes de l’Addiction

Mode d’utilisation inadaptée d’un produit conduisant à une altération du fonctionnement ou à une souffrance, cliniquement significative, caractérisée par la présence de deux (ou plus) des manifestations suivantes, à un moment quelconque d’une période continue de douze mois :

1. Le produit est souvent pris en quantité plus importante ou pendant une période plus prolongée que prévu
2. Il existe un désir persistant ou des efforts infructueux, pour diminuer ou contrôler l’utilisation du produit
3. Beaucoup de temps est passé à des activités nécessaires pour obtenir le produit, utiliser le produit ou récupérer de leurs effets
4. Craving ou une envie intense de consommer le produit
5. Utilisation répétée du produit conduisant à l’incapacité de remplir des obligations majeures, au travail, à l’école ou à la maison
6. Utilisation du produit malgré des problèmes interpersonnels ou sociaux, persistants ou récurrents, causés ou exacerbés par les effets du produit
7. Des activités sociales, occupationnelles ou récréatives importantes sont abandonnées ou réduites à cause de l’utilisation du produit
8. Utilisation répétée du produit dans des situations ou cela peut être physiquement dangereux
9. L’utilisation du produit est poursuivie bien que la personne sache avoir un problème psychologique ou physique persistant ou récurrent susceptible d’avoir été causé ou exacerbé par cette substance
10. Tolérance, définie par l’un des symptômes suivants :
a. besoin de quantités notablement plus fortes du produit pour obtenir une intoxication ou l’effet désiré
b. effet notablement diminué en cas d’utilisation continue d’une même quantité du produit
11. Sevrage, caractérisé par l’une ou l’autre des manifestations suivantes :
a. syndrome de sevrage du produit caractérisé (cf diagnostic du syndrome de sevrage du produit)
b. le produit (ou une substance proche) sont pris pour soulager ou éviter les symptômes de sevrage.

•Présence de 2 à 3 critères : ADDICTION LÉGÈRE
•Présence de 4 à 5critères : ADDICTION MODÉRÉE
•Présence de 6 critères ou plus : ADDICTION SÉVÈRE

Source: American Psychiatric Association. (2013). Diagnostic and statistical manual of mental disorders (5th ed.)

Pour la deuxième partie de cet article, cliquez ici.

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