Alors voilà ; j’ai décidé de devenir blogueuse. J’ai toujours voulu faire partie de ces gens, qui ont le courage de mettre des mots sur leurs vies et de les transmettre aux autres. Des mots, qui deviennent un pont : une sorte de vase communicant qui nous transporte du confort de chez soi, derrière son écran, et jusqu’à l’intérieur de la vie des autres. Parfois même, au plus profond de leurs cœurs.
La difficulté pour moi a toujours été de trouver un sujet. En effet, je n’ai jamais aimé choisir. Toute petite déjà, quand on me demandait de choisir ma couleur préférée, j’hésitais en pensant à toutes ces autres couleurs, qui se retrouvaient mises de côté, à rayonner dans leur coin sans jamais être à la hauteur… Je n’avais pas envie de leur faire subir ça !
Or, dernièrement, j’ai de nouveau été confronté à choisir, sauf que cette fois-ci, je devais choisir où je voulais vivre. Je suis immigrée et je peux facilement dire que j’ai passé plus de la moitié de ma vie adulte à passer d’un endroit à un autre. J’ai d’abord grandi, j’ai bougé, et ce mouvement ne s’est jamais arrêté : de Paris ; à Venise ; puis au centre de la France : j’ai bougé pour les études, j’ai bougé pour l’amour, j’ai bougé pour le travail… Le seul mouvement qu’il me restait à faire était celui de bouger POUR MOI. Partir à la recherche de soi-même, là où ce blog, eut son commencement.
Mais où partir, quand ça pourrait être partout ? D’autant plus quand on a du mal à choisir !!
On dit que quand tout échoue, il faut chercher la réponse en soi – pour ma part, j’avais beau cherché, mais cette sacrée réponse, je ne la trouvais pas ! C’est donc pour cela qu’en Janvier de cette année, j’ai acheté mon premier sac à dos et quelques billets, pour me lancer dans un « petit-tour-du-monde » que je ne regretterais pas. Tout compte fait, la réponse a beau être à l’intérieure : ne sous-estimons pas le temps qu’il faut pour la voir apparaître.
Je vous explique mon plan : d’abord, ne pas rester plus de 3 semaines au même endroit. Ensuite, aller uniquement où je voudrais aller. Dans ce cadre, mon cœur m’a d’abord emmené au Liban, mon pays natale (prendre racine, c’est important) ; puis en Espagne où je retrouvais ma meilleure amie. A partir de là, ce fut l’Islande et la Thaïlande, l’Europe et les États-Unis, le Mexique et la Jordanie…J’ai vu tellement de beauté, beaucoup plus que je ne pourrais conter et beaucoup plus que mes yeux ne pouvaient contenir. Tout ce qui en est resté, à part de belles images kaléidoscopiques, c’était ce désir de création. Un désir poignant de perpétuer ce mouvement intérieur qui a jaillit en moi. Ce mouvement-là, c’était la vie, et ce monde infini tressaillait en moi.
Pendant ce parcours, j’ai pu observer la vie à travers différentes formes et cultures. J’avais à la fois des yeux d’un chercheur social (j’ai toujours été fascinée par le fonctionnement de la vie humaine), et ceux d’un humain passionné en quête de savoir. Je me rends compte maintenant que je n’ai jamais arrêté d’observer, d’essayer de comprendre les différentes théories pour en faire une synthèse et l’intégrer ensuite dans une vision globale pluridisciplinaire. La psychologie, c’est elle qui m’a choisie ; il était donc temps que je l’assume, et que je le développe par mes écrits – que je partagerai avec vous chaque semaine.
Que ce soit clair : je ne prétends pas connaître la vérité, loin de là. Nous sommes tous conditionnés, biaisés, poussés à réfléchir d’une manière ou d’une autre, en utilisant une méthode ou une autre.
Parmi ces biais, il nous reste cependant une petite portion de liberté pour ressentir, observer et étudier les choses différemment. Une petite portion d’humanité conditionnée à voir différemment, à agir différemment, et à changer notre façon de faire, observer et penser. Cette petite partie de liberté dormante, à l’intérieur de chacun d’entre nous, pour recréer ce qui a été et préparer ce qui sera.
Pour ma part : j’ai donc choisi ce morceau de liberté pour décrire ce qui est, et cibler un groupe d’humains aux réflexions différentes, portant leurs propres chaînes et tentant d’explorer toutes leurs possibilités. Ces gens-là me fascinent, et j’ai décidé d’écrire à leur sujet.
Il me parait maintenant évident qu’étant une personne n’aimant pas les choix, j’ai choisi de parler de toutes les couleurs du monde, justement PARCE QU’ELLES sont toutes belles. J’ai décidé de parler de la liberté et de l’unicité des êtres internationaux et multiculturels qui, comme moi, brisent leurs propres repères et créent leurs propres parcours. Ces gens qui appartiennent non à une culture, mais à une pluriculturel, considérés citoyens du monde et lancés à la conquête de leurs passions. Je n’ai donc pas choisi de m’installer, bien au contraire : j’ai choisi de continuer à explorer et justement de décrire ceux qui étaient comme moi.
Et pourtant, il n’est jamais simple de sortir de son cocon et de se retrouver face à tous ces choix auxquels on fait face de nos jours. Il devient même nécessaire de recréer un cadre au sein de ces libertés, de bâtir ses propres repères à l’intérieur de cet éclectisme. Faire le tri entre ce qui pourrait être, ce que l’on aimerait, définir ses peurs, ses idéaux et ses obstacles… J’utiliserais ma science, plus particulièrement une vision cognitive et comportementale de la psychologie, pour orienter mes propos. J’utiliserais aussi ce blog pour expliquer cette technique, ainsi que d’autres techniques de psychologies modernes influentes aujourd’hui. Néanmoins, je parlerais surtout de la beauté de l’être, et de l’art de rassembler ses propres valeurs, et ses propres priorités : de les transformer en mélange harmonieux de couleurs comme un chef d’œuvre dans un musée d’art.
Le chef d’œuvre de devenir soi-même, de s’ancrer, et de s’assumer entièrement.
Je vous parlerais donc de moi mais, ce faisant, je parlerai aussi de vous. Et j’espère profondément gagner votre confiance et votre estime pour qu’un jour, vous aussi, puissiez me parler de vous, sans complexes, et en toute sincérité.
Sincèrement votre,
Ingrid Zablith