Nous sommes des créatures dépendantes du contexte.
Le voyage est pour moi une grande source d’inspiration, l’occasion de m’observer et d’observer les autres –à travers de si différents contextes.
Nous jugeons les apparences
… Prenons par exemple le duty-free.
En escale à Londres, j’en ai profité pour observer la sélection d’alcool dans leur duty-free : il y avait tellement de marques que je ne connaissais pas : j’en ai profité pour faire du tourisme gastronomique de passage !
Personne ne m’a dérangé pendant mon observation. Il faut dire que mon sac à dos me joue souvent de mauvais tours : les commerçants savent bien que le nomade de base n’est pas un acheteur avéré. J’ai refait cette même promenade, en costume de travail, maquillée, en talons : je suis passée d’un hippie sans intérêt à la poule aux œufs d’or. Cela m’a valu toutes les sollicitations des intéressés que j’ai poliment déclinées…
On juge les apparences, on en a besoin. Malgré toutes nos bonnes intentions morales, le cerveau a besoin de simplifier les analyses pour pouvoir nous orienter efficacement. Ce modèle heuristique de fonctionnement va de pair avec une stimulation permanente de notre environnement : ce serait impossible d’analyser toutes les données à disposition. La plupart de temps, nous avons besoin de nos biais. Ils nous permettent d’économiser nos efforts, de prioriser en fonction du contexte : pour cette même raison, vous porterez beaucoup plus d’attentions à une personne si vous vous croisez seuls dans la forêt, que dans une métropole qui requiert rapidité d’analyse dans un mouvement permanent.
Le contexte influence nos jugements, mais aussi nos actions et nos émotions.
C’est systémique : nos jugements dépendent du contexte, ils dépendent aussi de nos actions et de nos émotions. De la même manière, nos actions et nos émotions dépendent de nos jugements, et de notre environnement. Nous interagissons en permanence avec notre contexte.
Moi par exemple, je n’aime pas le contexte d’une grande ville. C’est un contexte que je trouve stressant, jugeant : cela réactive mon besoin de toujours faire mieux, et l’image d’un monde trop capitaliste qui me déplaît. Beaucoup par contre, se sentent inspirés et valorisés par cet entourage qui leur renvoie un monde d’opportunités et de mouvement.
De la même manière la nature qui m’apaise est source d’angoisses pour certains qui se sentiraient isolés, ennuyés…
L’impact du contexte diffère en fonction de la personne qui l’expérimente, de ce qu’elle est et de ce qu’elle aimerait être.
Conclusion
En conclusion, si vous voulez changer, pourquoi ne pas changer d’environnement ?
Il n’y a pas de bon ou mauvais environnement, mais des choix de vies en fonction des priorités. Quel genre de personne êtes-vous ? Quel trait souhaiteriez-vous développer ? Quel environnement vous permettrait le plus de le développer?
Il est important de choisir le contexte qui vous corresponde le mieux à vous, à votre personnalité et à vos besoins.
Une dernière chose…
Quel que soit l’environnement que vous choisissez, assurez-vous de changer de temps en temps. Cela vous permettra d’apprendre, de développer de nouvelles ressources et d’évoluer. Éventuellement, vous emmènerez et transformerez vos forces et vos faiblesses avec vous – heureusement pour nous tous, ces-dernières seront moins visibles que notre sac à dos????